1 hormone qui en chamboule 5 : le défi quotidien des DT1
Saviez-vous que l’insuline n’était pas la seule hormone produite par notre pancréas ? On en parle peu, car l’attention est centrée sur l’insuline, qui est la seule que nous remplaçons dans le cadre de notre traitement. Mais qu’en est-il des cinq autres ? Car OUI, un pancréas fonctionnel produit pas moins de six hormones ! Et dans le cadre d’un Diabète de type 1, leur équilibre général est chamboulé.
C’est l’heure de leur rendre hommage et de rappeler que remplacer un organe entier, c’est un Art, surtout quand le traitement d’une hormone influe sur les cinq autres !
Les hormones oubliées du pancréas
Avant de parcourir ensemble les différentes hormones impactées par le Diabète de type 1, clarifions un point important.
Ces cinq hormones sont produites par notre corps. Seule l’insuline n’est plus fabriquée dans le cas d’un Diabète de type 1. Cependant, avec notre utilisation manuelle de l’insuline, leur fonction peuvent être altérées et leurs tâches complexifiées.
Autrement dit, même si on fait de notre mieux, nous ne sommes pas aussi parfaits qu’un pancréas d’origine, et cela fout le bazar au sein de ces cinq autres hormones.
Le Glucagon : L’allié pour les hypoglycémies
Si l’insuline est là pour baisser notre taux de sucre dans le sang et faire passer le nécessaire pour nourrir nos cellules et nos organes, le glucagon, lui, a un job tout aussi important : remonter notre glycémie quand elle chute trop bas. Pour cela, il n’a qu’à activer le stock de glucose dans notre foie… et voilà.
Seulement dans le cadre d’un Diabète de type 1, il nous arrive d’administrer trop d’insuline, rendant cette tâche impossible pour lui. L’hypoglycémie est alors inévitable.
Puisque cette fonction est altérée, nous sommes souvent obligés de nous resucrer « manuellement » en ingérant des glucides, ou en cas de malaise : par injection de glucagon ou inhalation de Baqsimi (glucagon à inhaler).
D’ailleurs, rien à voir, mais si vous cherchez LE resucrage parfait, j’ai peut-être la solution ICI.
L’Amyline : L’arme anti hypers post-prandiales
Encore une hormone pancréatique dont on ne parle jamais, mais qui joue un rôle fondamental. L’amyline ralentit la digestion des glucides et prévient les montagnes russes post-prandiales (après les repas).
En résumé, l’amyline permet à l’insuline d’agir en régulant le glucagon. Lorsque l’insuline fonctionne correctement, elle enclenche le système de satiété, qui implique la vidange gastrique (le moment où la nourriture quitte l’estomac) et la baisse d’acidité gastrique.
L’amyline aide ainsi à maintenir la glycémie en évitant que le glucagon ne libère, en plus du repas, ses réserves de sucres.
Le hic, c’est qu’elle est naturellement activée en même temps que l’insuline. Or, lorsque l’administration de l’insuline se fait par nos soins, l’effet n’est plus le même et il y a des décalages… Cela peut expliquer en partie nos pics d’hyperglycémie post-prandiale (après les repas), et on peut aussi avoir du mal à sentir notre satiété.
Bref, nous voilà condamnés à jongler entre les pré-bolus (effectuer son apport d’insuline en avance : 15 à 30min), les bolus prolongés (une superbe option sur la pompe, j’en parle ICI), le vinaigre de cidre et les balades digestives… Super !
La Ghréline : l’hormone de la faim
C’est l’hormone qui régule nos signaux de faim. Avec ou sans un Diabète de type 1, elle s’activera lors d’une hypoglycémie et fera transmettre un signal de faim, qui nous amènera à vouloir consommer du sucre. Cette hormone n’est donc pas impactée par l’insuline et fonctionne normalement (je suis déçue moi aussi, sachez-le, il faut chercher ailleurs si vous avez tout le temps faim…).
La Somatostatine : Le régulateur tout-terrain
Celle-là, c’est la régulatrice en chef. Elle empêche que le glucagon, l’insuline et d’autres hormones partent dans tous les sens. Son action ? Elle inhibe la sécrétion des hormones lorsque cela est nécessaire.
Tout comme l’amyline, elle est moins réactive dans le cadre d’un Diabète de type 1, où l’insuline n’est pas produite naturellement par la pancréas.
Polypeptide Pancréatique : le gestionnaire de l’appétit
Cette hormone aide à réguler notre appétit et notre utilisation de l’énergie. Son dérèglement peut compliquer la gestion du poids, souvent déjà perturbée par le Diabète et notre rapport à l’alimentation.
Et enfin, je préfère rappeler sa définition quand même :
L’insuline :
L’insuline est celle que nous connaissons le mieux. Elle permet de stocker et utiliser le glucose pour nourrir nos cellules.
J’en profite pour vous rappeler une notion importante :
L’INSULINE NE FAIT PAS GROSSIR.
On lit souvent ce discours sur les réseaux sociaux (souvent pour vous vendre des pilules magiques ou un bouquin bien marketing), mais sachez qu’il est faux, si on le remet scientifiquement dans son contexte.
En bref, l’insuline stocke le glucose (apporté par les glucides de notre alimentation) sous forme de glycogène. Cette réserve d’énergie se trouve dans le foie et nos muscles.
Ce qui peut faire grossir n’est pas l’insuline, (qui fait tout simplement son taff), mais un excès de glucides : si on mange trop de glucides par rapport à nous besoins, nous allons avoir trop de glucose, et donc trop de glycogène. Lorsque notre réserve de glycogène sera pleine, l’insuline favorisera le stockage de l’excès de glucose sous forme de cellules graisseuses (phénomène de lipogenèse).
C’est donc une consommation de sucre excessive qui fait grossir (nooon shocking news les amis) et non l’insuline !
Faites attention aux manipulations médiatiques sur le sujet. Depuis quelques années et notamment l’avènement de Glucose Godess, on assiste à un acharnement sur la glycémie et l’insuline, même chez les non diabétiques. C’est un non sens complet. N’hésitez pas à en discuter avec de véritables professionnels de santé. <3
Conclusion
Un vrai défi
Nous sommes souvent jugés ou nous jugeons nous-même sur notre « capacité » à gérer notre Diabète. Mais remplacer tout un organe avec une seule hormone, c’est difficile, surtout quand cette dernière dérègle toutes les autres ! Il est tout à fait normal que cela ne soit pas toujours parfait.
Si vous avez l’impression que votre corps est une énigme incompréhensible, rappelez-vous de ça. 1 hormone sur 6 !
Soyez bienveillants envers vous-mêmes
Alors, si vous avez parfois des difficultés ou si vous n’atteignez pas toujours vos objectifs glycémiques, ne soyez pas si durs avec vous-même. La gestion d’un Diabète de type 1 est extrêmement complexe, pour la raison expliquée dans cet article, et mille autres encore ! N’oubliez pas tout ce que vous faites, et célébrez chaque victoire.
PS. Merci à Anaïs Gaillot pour sa patience et sa relecture hihi
BREF, vivre avec un Diabète, c'est galère, pour de nombreuses raisons, dont celle-ci.
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