Diabète et identité
En ce beau vendredi de juin, j’aimerais aborder un sujet qui nous trotte pour beaucoup dans la tête : Dans quelle mesure notre Diabète fait-il parti de notre identité ?
Diabète et identité : une histoire passionnante de dosage, de choix, d’acceptation et aussi de saison ah ah
Je ne suis pas mon Diabète.
Si on trouve autant de Diabètes qu’il y a de diabétiques, et que je dis toujours dans mes articles que nous sommes tous différents, nous nous accordons cependant sur un point : le Diabète ne nous définit pas.
Oui, nous vivons avec, il concerne quasiment tous les sujets de notre quotidien, et il nous accompagne de près ou de loin (très souvent de près ah ah) partout… Mais il ne nous définit en rien. Nous ne sommes pas notre Diabète, de la même manière que notre type de cheveux ou notre couleur de peau fait partie de nous, mais ne composent pas à eux seuls notre identité.
Cependant, pour comprendre et apprécier toutes les nuances d’un diabétique, il est nécessaire de savoir certaines choses sur le Diabète.
Les combattants de l’ombre
Les combattants de l’ombre sont les DT1 qui considèrent leur Diabète comme un ennemi. On pourrait parler du syndrome du Diabète dit « parasite » : lorsqu’on estime que notre Diabète s’est incrusté dans nos vies, et comme tout bon parasite : il dérange.
En résultante, ceux qui combattent leur Diabète font comme s’il n’existait pas devant les autres, et l’insultent de temps en temps, lorsqu’il ne leur est plus possible de l’ignorer.
Par « ignorer », je ne fais guère allusion ici au traitement, mais bien de la place qu’ils décident de laisser à leur Diabète dans leur vie : ils le soignent, parce que cela doit être fait, mais vous ne les verrez jamais vous en parler « comme ça, pour le plaisir. »
Dans ce cas précis, le Diabète ne constitue en rien leur identité : ils le tolèrent parce que nous n’avons pas encore trouvé comment ressusciter les cellules pancréatiques…mais hors de question qu’il ait une place officielle !
Bien sûr, il y a ceux qui le vivent mal, car ils n’ont pas accepté leur Diabète, mais vivre son Diabète comme un parasite ne veut pas forcément dire que l’on est dans le mal. Après tout, notre acceptation du Diabète est si personnelle, cela parait logique qu’il n’y ait aucune « bonne » et « mauvaise » manière de la vivre.
Certains l’ont accepté, comme on peut accepter ou se résigner à avoir les cheveux qui frisent dès qu’il y a un peu d’humidité. Cela fait partie d’eux, ils s’adaptent, mais ne le revendiquent guère, et en parle encore moins. Pour eux, le Diabète reste une contrainte à gérer.
Les « fiers de l’être »
Parmi les nuances les plus fréquentes, on retrouve les DT1 qui ont trouvé une identité forte dans le Diabète, et aiment le revendiquer.
Non seulement ils vous racontent gaiement leurs dernières aventures glycémiques, mais en plus, vous les rendez extrêmement heureux en leur posant des questions. Ils aiment en parler, partager sur le sujet et vous faire découvrir leurs nouvelles idées pour customiser leur Diabète.
L’été, lorsqu’on leur fait remarquer qu’il y a quelque chose d’étrange sur leur bras, ils restent toujours calmes, et expliquent volontiers ce qu’est un capteur de glycémie et une pompe à insuline.
Ils peuvent vous parler de leur Diabète comme on raconte un hobby, et exhiber leurs dispositifs tous en couleurs, telle une robe édition limitée de la fashion week.
Les indifférents
Les indifférents étaient ma catégorie, avant le passage à la pompe Omnipod. C’est je pense la plus répandue, et la plus « raisonnée ». Et du fait du rapport au corps et du regard des autres, qui sont extrêmement différents pour les hommes et les femmes, on y retrouve beaucoup de diabétiques masculins.
Sans pour autant s’attarder sur les détails, les indifférents n’ont aucun problème à vous parler de leur Diabète lorsque cela est pertinent. Pour eux, le Diabète fait partie de leur identité, au même titre que n’importe quoi d’autre. Ils ne sont ni enthousiastes, ni gênés par le sujet. Ils sont diabétiques, voilà tout.
Si vous leur posez des questions, ils répondront, si le sujet ne vient pas, ils n’en ressentiront aucune frustration.
Je suis devenue fière
À mon sens, il est plus facile d’être de la catégorie des indifférents lorsque l’on ne porte pas son Diabète sur la peau. Dès lors que l’été pointe le bout de son nez et que vos bras affichent votre différence, le Diabète prend naturellement plus de place dans votre vie.
Si vous n’aimez pas votre Diabète, que vous ne l’avez pas bien accepté et n’êtes pas à l’aise avec votre corps, cela peut devenir très dur.
Parce que OUI, n’en doutez nullement, on vous posera SOUVENT la question, et les regards se poseront fréquemment sur vos dispositifs.
Avec le passage à la pompe Omnipod, j’ai changé mon rapport au Diabète. J’en avais déjà touché quelques mots dans d’autres articles, mais il m’a fallu un sacré temps pour tenter l’aventure car je ne souhaitais pas le porter sur moi, ce Diabète ! Je le trouvais très bien dans sa petite trousse, avec mon dextro et mes stylos d’insuline.
Toujours est-il que lorsque j’ai passé le cap et eut envie de tester la pompe Omnipod, j’ai naturellement commencé à en parler davantage, puisqu’elle se voit et fait du bruit… Et puis c’était une véritable révolution pour moi alors j’en parlais beaucoup auprès de mes proches, car c’était devenu mon sujet d’actualité principal. Résultat : je suis devenue beaucoup moins indifférente à mon Diabète, et j’en parle autant voir plus que mes passions et mon travail… Je suis devenue… une diabétique fière de l’être !
Et vous ? Quelle place occupe le Diabète dans votre vie ?
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